Aux portes de l'Enfer (PV Gary)

**Catherine Judea** Jeu 21 Oct - 23:10

Le convoi arriva enfin à l'endroit prévu. Un parking spécialement conçu pour entreposer les esclaves le temps que les commanditaires de l'expédition les examinent et décident de les garder ou de les vendre au marché...Dans le pire des cas, de les tuer. Depuis que sa soeur avait quitté son champ de vision et que Catherine avait perdu la voix à force de trop crier son prénom, elle avait demeuré inconsciente...Evanouie du fait du traumatisme et sans doute frigorifiée, elle n'avait pas supporté et dès l'instant ou son dos avait heurté la grille de sa cage, ses yeux s'étaient fermés, un mince filet de sang serpentant sur son front blême. Conscients qu'elle ne survivrait pas au voyage s'ils n'en prenaient pas un minimum soin, les démons l'avaient enroulée dans une couverture chauffée et vérifié que la blessure à la tête n'était pas grave. La jeune femme frissonnait par moment mais même les remous du camion dans lequel elle se trouvait ainsi que les supplications des autres encagés ne suffisaient pas à la réveiller. Elle ne suivit donc rien du voyage. Dans un bruit assourdissant, l'arrière du camion s'ouvrit et les démons commencèrent à décharger les esclaves. Ce fût une rafale polluée qui éveilla Catherine, dont les paupières avaient du mal à s'ouvrir...Ses yeux noisettes terrifiés, regardèrent simplement le paysage mouvant...Du noir...des lumières étranges au loin comme des points lumineux...Plus de neige...Plus de soeur...Plus de maman...Plus de tantes...L'air était âcre et la fit toussoter en même temps que verser une larme. Elle ne bougeait pas, restant recroquevillée dans la couverture chaude, seul son regard entouré d'une auréole de boucles rousses restant visible. Sa cage retrouva le sol. Elle se trouvait entre un autre humain et une ange aux ailes brisées semblant sur le point de mourir. Catherine ne les regardait pas, elle avait l'impression que le moindre de ses gestes signerait son arrêt de mort. Les ravisseurs faisaient apparemment le tour des cages pour vérifier l'état des "marchandises". Ils s'esclaffaient en voyant les mines déconfites de certains et s'amusait à les piquer avec des cannes à bout pointu quand ils ne réagissaient pas ou qu'ils protestaient. Quand vint le tour de Catherine, son tremblement reprit de plus belle.

Tiens, mais c'est notre petite frileuse...Viens un peu par là.

Le démon ouvrit le haut de la cage et tira sur la couverture pour rendre la jeune femme plus...visible. Catherine émettait de légers gémissements de peur. Le démon la prit sous le menton et dit avec un sourire équivoque.

Toi, tu vas beaucoup plaire...On a bien fait de te choisir et de flinguer ta soeur.

Il ricana, laissant Catherine se remettre à pleurer, amenant ses mains tremblantes à son visage. Comment allait-elle faire sans Claudia, sans maman ? Comment allait-elle pouvoir vivre ? Qu'est-ce qu'on allait lui faire ? Pas des choses gentilles en tous cas, elle le savait bien...Ce fût quelques instants plus tard que des voitures luxueuses et diablement longues arrivèrent sur le site. Le bruit des moteurs alerta Catherine qui se recroquevilla derechef. Il y avait tellement de bruits ici...Les portes des véhicules s'ouvrirent et plusieurs démons de belle stature en sortirent rivalisant d'excentricité et de prétention. Chacun venait découvrir le fruit de l'expédition qu'il avait financé.

**+ Gary Machiavel +** Ven 22 Oct - 0:48

" Cela m'indispose de voir pâtir nos cargaisons ! " déclara-t-il avec vigueur... Sa verve était comique à contempler...Mais quelle avidité!
Gary eut un léger rictus le frapper car il ne comprenait pas qu'on puisse si ardemment ergoter le fouet ; aux dernières nouvelles, les démons inspiraient la crainte, non ? Que fallait-il faire mis à part montrer l'exemple ? Le démon frappa le sol de sa canne pour mettre fin à cette diatribe insipide, ce qui eut pour effet d'effrayer son interlocuteur soudainement devenu pâle.
" Vous vous emportez fier marchand, il y a dans ce convoi une infinité de pelés et de galeux, des sorcières aussi ! Je ne garderai que les belles filles et les hommes forts, les autres seront fouettés et mis à mort dès leur arrivée, laissons le peuple décider de leurs sorts, ils ne nous rapporterons pas grand chose. Et puis, sans vouloir vous incommoder, vous avez déjà le ventre gonflé par une bonne situation, un miséreux de plus ou de moins pour grossir votre manœuvre ne devrait pas vous porter préjudice."
A cette réponse, le démon s'ébroua pour enfin reprendre un air un peu plus joviale...Mais il ne parvenait pas à s’enjoliver...L'argent restait l'argent...Même pour quelques dîves !
" Vous devriez faire preuve de ponctualité ! On attend d'un démon comme vous une entière dévotion aux règles, battre la marchandise n'en fait pas parti !"
Leur voiture noire filait droit, empruntant l'autoroute pour parvenir au plus vite au parking où stationnait le convoi...Ils arrivèrent bientôt à une sortie, le virage se fit délicatement sentir. A l'intérieur, les cigares fumant échauffèrent bientôt l'ambiance quelque peu tendue.
Fulminant, Gary ne pu s'empêcher, par un tel affront, de saisir le col de l'homme bedonnant qui gigotait comme une larve prise au piège...Il éructa avec ivresse :
" Je me contrefous des règles gros porcelet ingrat ! Les règles, c'est moi ! Il me suffit d'un claquement de doigt pour décider de vie ou de mort sur quelqu'un et surtout pour des gêneurs comme vous ! Confortez-vous de votre sort car je chercherais plutôt à renflouer les poches de l'Achéron que celles d'insectes insignifiants et capricieux comme vous !"
Il reprit calmement sa place dans un calme impavide tandis que l'autre démon se tordait de frayeur, comme s'il eut rencontré Azarel en personne. Il comprit très vite sa position et se confondit en excuses...Ils arrivèrent enfin au parking désert à cette heure matinale, le convoi était bien là.
Les deux démons sortirent des voitures et s'arrêtèrent devant le camion à bestiau qui avait ramené les esclaves. Comme toujours, ils étaient alignés et exhibés en trophée. Il faisait extrêmement froid et humide, mais cela ne gêna point Gary qui laissait les esclaves à demi-nus dans leurs cages d'acier...En contemplant avec émerveillement les ramassis d'hommes et de femmes quasi abattus, il s'exclama :
" Voyez mon ami avec quelle autorité on forme un troupeau obéissant ! Ne trouvez-vous pas que ces prisons dorées sont de trop pour ces souillures déliquescentes ?"
L'autre démon répondit d'un sourire crispé par l'hypocrisie la plus acerbe...Gary reprit sa harangue avec émotion :
" Vous avez ici quelques Striga...Les mauvaises herbes volent aux plantes leur nourriture et leur eau...N'est ce pas mes recluses des montagnes !"
Il se retourna vers son collègue, excité comme un enfant :
" Filles de joies ! Oui ! Leurs fentes exhalent la candeur et la virginité ! Certaines feront l'affaire pour les bordels, n'est ce pas ? Mais il y a aussi des produits à ne pas oublier, j'ai ramené d'Aethernys et de ces terres barbares, dont j'ai malencontreusement oublié les noms, de magnifiques éphèbes qui ont, par ailleurs, le goût du risque ! Du piment au fagot, vous pourrez les sodomiser par toutes les manières possibles, du moment qu'on leur passe l'envie de rébellion ! "
Il pointa du doigt un autre groupe d'anges mortifiés et sous le choc, ceux-là avaient été cédés à Gary pour un bon prix au abords de la grande Faille.

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